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La Laïcité aujourd'hui

L’usage du mot « laïcité » est susceptible de provoquer des malentendus compte tenu du double sens que permet ce même mot et des concepts différents qu’il recouvre.

Voici quelques éléments pour lever ces malentendus.

Quand nous utilisons le terme « laïc » en parlant de l’Etat et des pouvoirs publics, nous voulons rendre compte de la diversité politique, philosophique et culturelle de la société.

Au contraire d’une société théocratique qui institue la religion d’Etat et qui subordonne l’autorité civile à l’autorité religieuse ou qui confond l’une et l’autre, la société « laïque » est celle qui prétend instituer un mode de fonctionnement indifférent aux diverses conceptions philosophiques et religieuses.

Dans ce sens, la « laïcité » (appliquée à l’Etat), n’est ni hostile ni favorable à une religion ou une autre, ou à une conception théiste ou athée des citoyens.

La « laïcité » de l’Etat est une conception non agressive à laquelle peuvent adhérer les croyants de n’importe quelle religion ainsi que les non-croyants.

Le principe de laïcité de l’Etat et des institutions peut se traduire par la proposition suivante : Aucun groupe quelconque ne peut, même au nom d’un principe transcendant, de la Bible ou du Coran, d’une église ou d’une idéologie, prétendre s’approprier l’Etat ni l’une de ses composantes régionales ou locales, ni l’un de ses organes qui demeure le bien commun de tous les citoyens.

Dans un autre sens, la « laïcité » (on utilise alors l’adjectif « laïque ») exprime une conception de vie particulière, jadis extrêmement rare, mais actuellement fort répandue.

La laïcité désigne alors la communauté de citoyens et d’organismes soucieux de "construire une société juste, progressiste et fraternelle, assurant à chacun la liberté de pensée et de son expression, adoptant le libre examen comme méthode de pensée et d’action, le tout en dehors de tout dogme et en respectant autrui dans ses convictions ».

Cette communauté, fondée sur une conception philosophique non confessionnelle, pourrait s’appeler la communauté humaniste ou la communauté de la libre pensée.

Elle est identifiée (en Belgique notamment) comme la communauté laïque. C’est ainsi que des individus de plus en plus nombreux s’identifient, à titre individuel comme "laïques", signifiant par là une adhésion à une conception de vie et à des valeurs qui ne font plus référence à une divinité ou à un principe supérieur extrinsèque à l’humanité.

Ce sentiment d’adhésion, manifesté par divers sondages d’opinion concordants, se rapporte non seulement à la conception laïque des institutions publiques mais aussi à une conception de vie fondée sur des valeurs.